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Baïkal, patrimoine de l'humanité en danger ?
L'idée que le Baïkal est gravement pollué est très largement répandue dans l'opinion publique française. Le lac sibérien serait même en train de s'assécher. Qu'en est-il exactement?

Protéger le lac ou l'utiliser pour le développement industriel ? Les contradictions de l'époque soviétiques.

La volonté de protéger le lac s'est manifestée au tout début des années 1960, avec l'adoption du décret du 9 mai 1960 «sur la protection et l'utilisation des richesses naturelles dans le bassin du Baïkal ». Ce décret est à l'origine de la création d'une véritable ceinture de vastes zones protégées : parcs naturels et réserves. Dans les parcs naturels, l'activité industrielle est interdite, l'agriculture exclut l'utilisation d'engrais, l'activité touristique est soumise à des normes environnementales strictes ; dans les réserves, toute activité humaine autre que scientifique est interdite.

Mais, dans le même temps, a été construite une gigantesque usine produisant une cellulose utilisée dans les fusées. Les demandes de l'industrie militaire et aérospatiale, ont prévalu sur les protestations de nombreux scientifiques, particulièrement de l'Institut de limnologie. Malgré un important dispositif de bassins de décantation, les rejets n'étaient pas exempts de polluants, Les scientifiques évaluent à 170 km² la zone polluée, chiffre important mais à rapporter à la surface du lac (31 500 km²).
Carte des espaces protégés du Baïkal  à régime spécial 
 © Laurent Touchart, Le Lac Baïkal, Ed. Harmattan
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Les bassins de décantation de l'usine
 de cellulose  © Institut de limnologie
1996, l'inscription du Baïkal au patrimoine de l'humanité change la donne.
Elle donne de puissants arguments aux adversaires de l'usine. Il faut toutefois attendre décembre 2013 pour que l'usine soit fermée. Le site est en cours de réhabilitation. Il n'y a désormais plus aucune source de pollution industrielle sur les rives du Baïkal.
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La nouvelle menace : le tourisme de masse.
Le tourisme est apparu très récemment sur les rives du Baïkal. Ce n'est qu'en 1994 que débarquent les premiers touristes sur l'île d'Olkhone et le nombre de visiteurs est resté très modeste jusqu'au début des années 2000. Mais, une décennie plus tard, on peut parler d'une explosion touristique sur les rives de la «Petite Mer» cette partie du lac, peu profonde - et donc aux eaux plus chaudes, comprise entre Olkhone et le continent. Cette explosion signifie multiplication de constructions, piétinement désastreux pour la végétation, gaz d'échappement, production de déchets et d'eaux usées dans des sites où les installations de traitement n'existent pas encore. La mise en oeuvre rapide du plan d'équipement s'impose, de même qu'une politique privilégiant l'écotourisme sur le tourisme de masse dont les contingents chinois forment la partie largement dominante.
Hôtels récemment construits à Olkhone, mars 2017
 © K. Valentin
À SAVOIR AUSSI 

Invasion de spirogyres ?
Le 20 septembre 2018, à la fin du JT de 20h00, un reportage alerte : «Sur des hectares entiers, le long des côtes, ces algues filamenteuses comme une mousse gluante». L'été 2018 a vu effectivement le développement de spirogyres en des points fréquentés de la Petite Mer. Preuve d'une eutrophisation liée à la carence en matière de traitement des eaux usées. Mais les «hectares entiers», qui évoquent un lac massivement pollué, sont à rapporter aux 3 150 000 hectares de sa surface.
Le Baïkal «en cours d'assèchement» ?
 L'expression a été utilisée par le présentateur du journal de 13h00 à France-Inter le 22 août 2012, en ouverture du journal, là encore, un grand média national, à une heure de grande écoute, ne fait pas preuve de beaucoup de sérieux dans l'information relative à la Russie. La réalité est que le niveau du Baïkal varie en fonction de la quantité des précipitations et que les Russes s'opposent au projets de la Mongolie d'édifier de grands barrages sur la Selenga, le plus important contributeur du lac. Mais il est tout aussi vrai que le rift dans lequel le Baïkal s'est installé est toujours actif et qu'en conséquence, par approfondissement et élargissement - de l'ordre d'un à deux centimètres par an - le Baïkal augmente de volume.  
Autoépuration.
 Les savants de l'Institut de limnologie ont découvert que de petits organismes, tels que des vers qui se nourrissent d'éléments polluants, tels que les suintements de pétrole qui se produisent au fond de certaines zones du Baïkal depuis des millions d'années ou des minuscules crevettes qui dévorent les bactéries ayant affecté la zone de l'usine de cellulose.
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Spirogyres et autres algues filamenteuses, été 2016
  © A. Kouptchinski
Epischura baïkalensis © Irkipedia
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