Le Baïkal bouriate
La partie orientale du lac Baïkal se trouve sur le territoire de la République de Bouriatie, une des 22 républiques formant la Fédération de Russie. Jouissant d’une importante autonomie, la Bouriatie offre une forte singularité
République autonome de la Bouriatie,
© C. Dobignard
Une ancienne principauté mongole.
Au 13e siècle, les terres formant l’actuelle Bouriatie sont conquises par Gengis Khan. À partir du 17e siècle, les Russes, exploitant les rivalités entre les descendants de Gengis Khan, y établissent leur influence et en 1727 Russie et Chine se partagent la principauté mongole. À la suite de la Révolution bolchevique est créée, le 30 mai 1923, la République socialiste soviétique autonome bouriate-mongole. Le pouvoir soviétique pratique une politique de développement de la culture bouriate, mais lutte contre sa dimension religieuse, chamaniste et bouddhique. Après la disparition de l'URSS, la Bouriatie devient une République de la Fédération de Russie.
Au 13e siècle, les terres formant l’actuelle Bouriatie sont conquises par Gengis Khan. À partir du 17e siècle, les Russes, exploitant les rivalités entre les descendants de Gengis Khan, y établissent leur influence et en 1727 Russie et Chine se partagent la principauté mongole. À la suite de la Révolution bolchevique est créée, le 30 mai 1923, la République socialiste soviétique autonome bouriate-mongole. Le pouvoir soviétique pratique une politique de développement de la culture bouriate, mais lutte contre sa dimension religieuse, chamaniste et bouddhique. Après la disparition de l'URSS, la Bouriatie devient une République de la Fédération de Russie.
Statue monumentale à l'entrée d'Oust-Ordinski © C. Dobignard
Dans un village de Vieux Croyants © I. Muzyka
Une terre de rencontre pour le chamanisme,
le bouddhisme et l'orthodoxie.
Les Bouriates sont chamanistes, mais, à partir du 17e siècle, le bouddhisme, introduit par des moines venus du Tibet, les lamas, gagne de larges couches de la population. Ils fondent de nombreux datsans («monastères»), à partir desquels se répand la culture bouddhique. Au même moment, avec l'arrivée des Russes, le christianisme orthodoxe s'implante en Bouriatie. Parmi les nouveaux venus, on compte de nombreux Vieux Croyants (nom donné aux adversaires des réformes introduites par le patriarche Nikon au milieu du 17e siècle) fuyant les persécutions. La répression antireligieuse des années staliniennes touche les trois religions. Mais, en décembre 1945, autorisation est donnée aux fidèles d'ouvrir un datsan dans le village de Verhniaya Ivolga. Le datsan d’Ivolguinski deviendra le plus important centre intellectuel et religieux bouddhique de Russie. Sans doute le fait, constaté en février 1938 par la direction de l' «Union des athées militants» de Bouriatie que «la religiosité est restée élevée» est-il à l’origine de cette étonnante exception.
le bouddhisme et l'orthodoxie.
Les Bouriates sont chamanistes, mais, à partir du 17e siècle, le bouddhisme, introduit par des moines venus du Tibet, les lamas, gagne de larges couches de la population. Ils fondent de nombreux datsans («monastères»), à partir desquels se répand la culture bouddhique. Au même moment, avec l'arrivée des Russes, le christianisme orthodoxe s'implante en Bouriatie. Parmi les nouveaux venus, on compte de nombreux Vieux Croyants (nom donné aux adversaires des réformes introduites par le patriarche Nikon au milieu du 17e siècle) fuyant les persécutions. La répression antireligieuse des années staliniennes touche les trois religions. Mais, en décembre 1945, autorisation est donnée aux fidèles d'ouvrir un datsan dans le village de Verhniaya Ivolga. Le datsan d’Ivolguinski deviendra le plus important centre intellectuel et religieux bouddhique de Russie. Sans doute le fait, constaté en février 1938 par la direction de l' «Union des athées militants» de Bouriatie que «la religiosité est restée élevée» est-il à l’origine de cette étonnante exception.
Un essor touristique très récent
Ce n’est qu’à la fin des années 2000 qu’un plan de développement touristique, dénommé «Havre du Baïkal» voit le jour. Tirant les leçons d’expériences étrangères où l'essentiel des revenus du tourisme quitte le pays où ils ont été produits, il a l'ambition de faire des Bouriates les acteurs et les bénéficiaires de l'essor économique attendu. Les entreprises sont tenues d'installer sur place leur siège social et des dispositions ont été prises pour empêcher une évasion fiscale au profit de la capitale fédérale.
Ce n’est qu’à la fin des années 2000 qu’un plan de développement touristique, dénommé «Havre du Baïkal» voit le jour. Tirant les leçons d’expériences étrangères où l'essentiel des revenus du tourisme quitte le pays où ils ont été produits, il a l'ambition de faire des Bouriates les acteurs et les bénéficiaires de l'essor économique attendu. Les entreprises sont tenues d'installer sur place leur siège social et des dispositions ont été prises pour empêcher une évasion fiscale au profit de la capitale fédérale.
À l’origine de la capitale, Oulane-Oudé, un ancien ostrog cosaque
L’ostrog (forteresse en bois) a été créé en 1666 au confluent de la rivière Ouda avec la Sélenga, sur la route empruntée par les marchands qui commercent avec la Chine. Il assure la protection des caravanes. En 1775, l'impératrice Catherine II accorde à l'ostrog le statut de ville. Oudinsk devient Verkhnéoudinsk («ville en amont de l'Ouda», en russe).
L’ostrog (forteresse en bois) a été créé en 1666 au confluent de la rivière Ouda avec la Sélenga, sur la route empruntée par les marchands qui commercent avec la Chine. Il assure la protection des caravanes. En 1775, l'impératrice Catherine II accorde à l'ostrog le statut de ville. Oudinsk devient Verkhnéoudinsk («ville en amont de l'Ouda», en russe).
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Groupe de jeunes femmes en costumes traditionnels.
© C. Dobignard
© C. Dobignard
Datsan Ivolguinski © P. Guichardaz
Panneau en bois décorant la façade du
Musée d'Ethnologie d'Oust-Ordinsky
© C. Dobignard
Musée d'Ethnologie d'Oust-Ordinsky
© C. Dobignard
Vous verrez les outils des artisans, les armes
et les accessoires des chasseurs, la vaisselle en bois et en écorce de bouleau, les tambours et
d’autres objets de chamanes. © C. Dobignard
et les accessoires des chasseurs, la vaisselle en bois et en écorce de bouleau, les tambours et
d’autres objets de chamanes. © C. Dobignard
Centre
commercial et administratif, la ville reste modeste. Elle ne compte
qu’une vingtaine de milliers d’habitants à la veille de la Révolution de
1917,
Oulane-Oudé, peuplée aujourd’hui de plus de 400 000 habitants, doit à
l'époque soviétique, non seulement son nom - le 27 juillet 1934,
Verkhnéoudinsk devient Oulan-Oudé - mais aussi bien des traits de son
aspect actuel : imposants bâtiments administratifs et culturels, statue
de Lénine. Toutefois, à Oulan-Oudé, la représentation de Lénine ne
ressemble à aucune autre au monde, car elle est constituée d'une tête ;
non pas un buste, mais une tête, uniquement, posée directement sur un
socle. La ville devient un grand centre industriel, fier de son usine
d’aviation, spécialisée dans les hélicoptères. Elle ne l’est pas moins
de conserver une usine peu commune : une grande fabrique de valenki,
bottes de feutre, efficace protection contre l’hiver sibérien. En 1990,
la capitale de la Bouriatie a été inscrite sur la liste des villes
historiques de Russie, en considération de l'originalité et de la
richesse de sa culture.
Oulané-Oudé © I. Muzyka